Presse
Entre rêve et réalité
Rêve, réalité? Marie-Claude BOUSQUET nous révèle combien, entre eux, la limite est ténue. Son oeuvre en effet se nourrit en partie de ces contradictions, mais la vie est-elle possible sans ces évasions?
Elle a choisi la femme comme thème essentiel, support de ses émotions, la Femme dont la beauté sensuelle d'un corps idéal, partiellement offert au regard, échappé de voiles pudiques, avec la science de la séduction. Longue chevelure, attitude délicatement aguichante, visage pur qui feint la pudeur et sûr de son charme cependant ; voilà la subtilité féminine fort bien saisie par Marie-Claude Bousquet.
L'artiste sait utiliser les contrastes ombre/lumière pour mettre en valeur la carnation d'une peau délicate, la sinuosité des courbes parfaites. Pas de décor, un pinceau léger trace les lignes primordiales d'un sein, d'une épaule en des aquarelles aux tons d'ocre ou de bleu nuancés.
Lorsqu'elle aborde l'huile, M-Cl. Bousquet conserve bien évidemment son sujet de prédilection mais dans une écriture plus élaborée, plus sophistiquée. La technique est belle, presque précieuse parfois et les glacis rehaussent les valeurs, créent des transparences. Les modèles, présentes et évanescentes à la fois exhalent une forte volupté. D'où viennent-elles? Qui sont-elles? Elles portent en elles le mystère et la grâce. Ici encore la lumière parfaitement répartie joue un rôle indispensable.
Parfois le peintre affirme davantage sa touche pour exprimer la fougue d'une corrida par exemple : il y a là une intensité d'émotion, une tension extrême dans ce face à face du torero en habit d'un blanc éclatant avec la bête menaçante. On est proche de l'expressionnisme dans cette composition, un autre registre de l'artiste.
Sensibilité, violence, réel, irréel, M-Cl. Bousquet traduit ces différents sentiments avec de l'authenticité de ceux habités par ce besoin impérieux de s'exprimer par le truchement de la toile ou du papier.
Nicole Lamothe
(...) Le besoin impérieux de s'exprimer (...)
Nicole Lamothe
Couverture de revue ; février 2016
Des hommes et des femmes de la Voie du sentir.
Je viens de voir certaines de vos peintures sur le téléphone de Sylvie A…… .au cours d'une réunion et j'ai aussi le privilège de côtoyer votre tableau dans l'atelier de Luis ANSA .
Vos peintures élèvent mon désir de rejoindre peut être un jour la Femme .
Elles procèdent comme un révélateur de ce que j'ignore en moi et qui tente d'entrer par contact avec le vent, avec le mouvement, le tourbillon de la passion vivante que je reçois de vos oeuvres.. que je n'ai vu que sur photos pourtant ...
Un rêve est né.., celui de voir un jour votre travail exposé à Paris...
Recevez ma gratitude pour cette rencontre avec la grandeur de l'Art qui m'est transmis par vos peintures....
Catherine Rougelin
Revue mensuelle - juillet 2018
Revue mensuelle - janvier 2018
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Une sensualité "retenue"
Comme disait un grand peintre célèbre critique d'Art lors d'un vernissage "la peinture monsieur x... cela ne se fait pas avec des idées et des mots, cela se fait avec de la couleur, c'est tout!... Mais ici, la couleur est sobre, point de bavardages colorés inutiles, l'essentiel est transcrit dans une maîtrise ou l'artiste confie une place prépondérante dans son travail au choix de camaïeux d'ocre brun, roux, noir, au dépouillement parfait donnant une richesse et résonance toute particulière à la composition dans une facture rigoureuse aux touches délicates et déformations contrôlées, contrepoint d'un dessin précis, imprégné d'une poésie subtile. L'amalgame est heureux et le résultat concluant.
Marie-Claude Bousquet Calas possède un univers plastiques personnel pour traduire un sujet qui cède trop souvent aux séductions superficielles que provoque l'attrait de l'élégance d'un nu, ou le charme d'une belle forme, sans se soucier le moins du monde des qualités picturales de l'oeuvre, ou les artistes ne cherchent qu'à flatter les amateurs peu avertis, pour lesquels l'artifice d'un sujet séduisant l'emporte toujours sur la valeur artistique. Ici, l'artiste arrive à se jouer de ces "pièges" ou le mouvement du corps est éloquent, le charme du dessin doit attirer l'attention pour une sensualité retenue, c'est la qualité du qualité du sujet et le bonheur avec lequel celui-ci aura été traité qui guideront notre visite dans le tableau. Fixer la pensée.... et le rêve fait le reste, chacun de nous apporte ce qu'il veut en complément de ce qu'il y trouve.
L'art de traduire de belles choses n'est pas près de s'éteindre pourvu, naturellement que les artistes ne perdent pas le secret de magnifier ce qui les entoure, ce que Marie-Claude Bousquet Calas nous transmet avec la modestie d'un talent sûr qui ne donne pas qu'à penser mais surtout à ressentir.
Marsiam
LE SOUFFLE DU JAGUAR texte de l'interview
Chère Marie Claude vous êtes peintre et nous aimons particulièrement votre expression et le monde féminin qu’elle révèle aux yeux des amoureux de la beauté. Nous vous remercions d’avoir bien voulu répondre à ces quelques questions.
Nous nous interrogeons dans le cercle des Femmes du Lundi, le Cercle Intérieur pour l’Esprit de la Femme, de la présence des femmes dans l’art.
Vous peignez la femme parfois avec son origine, parfois son animalité et toujours avec sa noblesse et son rang. Le peintre a toujours peint le corps de la femme, il y a donc quelque chose qui l’attire là.
Pouvez-vous s’il vous plait nous dire un peu, ce qui vous attire chez la femme pour la peindre avec autant de sensibilité, d’attention ?
Dire d’abord que je n’ai pas toujours peins à travers le corps de la femme...
Un peintre ne trouve pas spontanément son langage ; c’est le résultat d’un long chemin de vie, dans lequel, en parallèle, il cherche cette écriture.
Celle ci ne peut pas être séparée de ce chemin de vie et, n’est-elle pas l’aboutissement d’une évolution vers soi-même ?
L’œuvre alors s’épanouit et c’est par et au fur et à mesure que la technique se met au service de cette expression unique que le peintre, comme un calligraphe devient le Medium d’une émotion pure.
Peindre alors pour moi, par et, à travers, le corps de la femme est devenu une nécessité .
La femme, les lignes de son corps, sa nudité, me permettent par leur beauté,, de m’exprimer poétiquement. Elle devient le centre même de tout ce qui me constitue...
La mémoire de toutes les femmes qui m’ont entourées, de toutes celles que je vois, de celle que je suis, de toutes celles que j’aime....
La femme pleure depuis longtemps de ne pas être vue. Bien qu’aujourd’hui les femmes sortent du silence et disent plus clairement ce qu’elles veulent, un regard qui regarde la femme et son mystère est extrêmement rare. Aujourd’hui nous marchons vers une version tout aussi conceptualisante de la femme elle-même, avec des définitions, des catégories sexuelles ou autres. Quelle place peut avoir l’art dans tout cela ?
L’art peut servir la femme dans autre chose que des clichés, des allégories ou des images qui la réduisent à un objet de désir ou autre.
Il y a plusieurs perceptions de la nudité de la femme.
Celle qui pour moi donne accès à son intériorité, est la nudité que l’on traverse pour aller vers « ELLE »
Permettre à celui qui regarde une oeuvre d’art, de créer alors cette dimension poétique qui lui appartient, et qui lui parle..., et permettre au travers d’un cops féminin, de s’ouvrir à son langage et son mystère.;
Par quel autre moyen que l’art, avoir accès à cet univers?
Qui est cette femme que vous peignez ? Le savez-vous ? Pouvez-vous nous parler de son monde ? Est-ce un maître ? Un rêve incarné ? Un futur ?
Qui est cette femme que je peins?
Est elle moi-même?
Elle est, je pense, surtout mon regard sur le monde avec la sensibilité qui me constitue et qui m’ouvre vers l’autre..
Cette femme me traverse pour m’apprendre à moi aussi par ses messages, un autre regard qui se pose sur moi, avec tendresse, compassion et amour. Elle m’équilibre alors en me nourrissant.
Vous peignez les femmes dans un espace et nous nous interrogeons au sein du cercle des Femmes du lundi sur l’espace que les femmes doivent récupérer. Un espace dans lequel elles ont leur propre expression.
Vous peignez les femmes comme sortant du tableau tout en restant intimement liées à l’espace qui les nourri. Pouvez-vous nous parler un peu de cette étroite relation qu’une femme peintre entretient avec son propre espace créatif ?
J’ai le sentiment que mon espace créatif n’a ni début ni fin et qu’il m’habite continuellement.
Mon atelier, espace dans lequel je m’isole et qui m’est nécessaire, fait intégralement partie de mon espace vie et en est le centre.
Ma vie de femme épanouie, de mère épanouie, est greffée autour de cette vie de peintre qui m'équilibre énormément. J’ai le sentiment de m’appartenir dans cette espace de création qui est d’autant plus précieux que mon esprit se libère et se met au service de Mon art.
Pour cela, il m’a fallu évidemment faire des choix! Entre autres abandonner l’enseignement dans lequel j’étais professeur de dessin.
J’abandonnais aussi une autonomie financière, plus régulière que ce qu’allait m’apporter la vente de mes œuvres d’art .
En échange, je m’occupais précieusement de ma fille au sein d’une vie harmonieuse en couple.
Avez-vous le sentiment que la place des femmes dans l’art a changé ? Depuis Berthe Morisot...
Oui ! La place des femmes a bien changé dans l’Art!!
À l’école des Beaux-Arts dans les années 1968, 69, être une femme, surtout dans la peinture était sources de dénigrement.
Le plus grand compliment que l’on m’ait fait au sujet d’une de mes créations était...
Sa Peinture est »couillue!! »
J’ai bien compris qu’il y avait du chemin!!!
Oui, j’en ai souffert, d’autant plus que j’essayais d’orienter mon travail dans un autre style que le mien, une peinture plus masculine en fait!!
On comprend donc que, seul le corps de la femme par lequel je m’exprime aujourd’hui, est l’aboutissement d’une grande maturité pour moi ! Et du courage même!
Aujourd’hui, au sein d’une galerie dans lequel je suis exposée en ce moment, je ne vois plus aucune différence entre une femme peintre et un homme.
Parlons un peu si vous le voulez bien des techniques que vous faites danser sur la toile. Pouvez-vous nous parler de votre apprentissage de la peinture, de votre vaste connaissance en peinture et des différentes techniques qui servent votre art ?
De ce qui nourrit votre art ?
Mes premières œuvres ont été des graphiques noir et blanc, créées à partir de poèmes de Reverdy, de Joe Bousquet et autres.... L’univers poétique était déjà très présent dans mon travail.
Progressivement, lentement, c’est dans des aquarelles que des corps fondus dans les nuages sont apparus discrets et noyés dans des flous bleus et ors. Ces corps se sont détachés petit à petit de ces nuages ,de la pierre, pour enfin « s’incarner
Je commençais alors à parler de moi ..,
J’ai, lors, d’une expérience, compris, que je ne voulais plus, que je ne devais plus « penser « mes œuvres!!!
(Lors d’une vente, l’acheteur me demande de lui parler de cette toile. Au fur et à mesure que je « partais« dans des explications intellectuelles... apparaissait évident que cette Peinture parlait d’un passé douloureux pour moi .!!!)
À partir de ce jour, mes oeuvres naissent d’une écriture automatique,
l’oeuvre spontanée qui se présente me guide ,et je la sers .
Au Beaux Arts, j’ai dessiné... Beaucoup
J’allais dans les trois ateliers de dessin de nus, toute la semaine. Je savais que de l’ossature de mon travail se ferait à partir de nus ,à travers le nu ,avec une bonne connaissance du dessin. J’éduquais mon œil aux contours, aux vides d’un corps, aux expressions des mouvements, d’une attitude. ...
Ça a toujours été une réelle passion.
Je voulais libérer mes gestes ,d’une parfaite connaissance du corps humain.
Dans mes toiles, empreintes de ma technique d’aquarelliste, j’utilisais beaucoup de diluant et de peinture transparentes. J’obtenais alors des glacis soutenus par un dessin constant.
Parallèlement, je dessinais toujours des croquis sur papier qui, sont devenus ensuite mon moyen d’expression préféré. Depuis longtemps, sans modèle pour que mes corps, soient dans des attitudes qui, même irréelles , expriment une émotion tant recherchée .
Aujourd’hui, dans ses peintures sur papier, je trouve pour la première fois un concentré de toutes mes techniques,
Dessin ,aquarelle ,glacis, flous ....
Ils deviennent enfin une création qui me comble et qui me ressemble.
Une femme qui aime la femme est d’une grande préciosité dans ce monde alors que cet être n’a reçu durant des siècles ni admiration, ni tendresse. Ce que vous donnez à voir représente pour nous une nourriture essentielle car sans cette nourriture les femmes ne pourraient se reconnaitre et fabriquer pour elle-même ce miel précieux, cette attention pour elle-même, plutôt que de sans cesse la déverser dans le monde.
Dans la vie d’une femme généreuse est-il envisageable de concilier créativité et vie de femme avec ses obligations qui l’ont toujours conduite à regarder les autres et non elle-même, si vous le permettez, pouvez-vous nous dire si vous y êtes parvenue ?
Oui, j’y suis parvenue, car, comme je le disais dans la question précédente (4), mon espace et ma création ne font qu’un.
des lors que je gère mon temps avec toutes les tâches inhérentes à mon foyer, je ne ressens pas de réelles obligations.
« regarder les autres... est ,pour moi, « voir « les autres...
Les voir me libère de cet espace créatif, d’hypersensibilité, de perception accrue, de toutes les choses qui me bouleversent.
Mon besoin de sérénité m’est profondément nécessaire et essentiel pour me concentrer et percevoir à travers mon travail, ces émotions si précieuses. Cette question me touche donc car elle fait Appel à cet amour qui nourrit et dont on se nourrit
Vous peignez souvent la femme en compagnie du monde animal. Pouvez-vous nous parler un peu de cette vie féminine si proche du règne animal ?
Le corps de la femme, ses courbes dans leur douceur, expriment dans leurs messages, une sensualité, à la fois spirituelle et physique. Dans ses messages physiques, j’y vois un appel du corps, profondément instinctif et libre
Je donne accès au langage intérieur de la femme, par le langage du corps, et par les sens;
La force des femmes que je peins est ailleurs que dans sa nudité et passe par sa nudité.
L’œuvre, comme un miroir, fait appel pour celui qui la voit, à cette part divine et, par son regard elle lui appartient.
Recevoir le corps de la femme à travers la beauté et non le plan de l’esthétique c’est donner à voir de la femme ce qu’elle est : la face cachée du mystère divin. Un art majeur.
Et pour cela nous vous remercions.
Merci à vous aussi, à vôtre regard qui se pose sur moi au travers de mes oeuvres.
Pour ce que vous m’offrez sur vous, sur vôtre quête, sur le message que vous donnez à toutes les femmes qui, grâce à vous vont se révéler, réveiller cette force, cette puissance et cette beauté qu’elles contiennent.
Et puis... Il y a eu des regards, Des regards merveilleux
Des regards nourrissants
Des regards qui ont compté
Des regards qui m’ont confortés... Parmi ces regards, celui de Louis Qui fut pour moi une révélation.
Il a eu pour moi, pour mon travail, des paroles essentielles, qui ne m’ont plus quittées!